Friedrich Engels est connu comme le co-auteur du Manifeste communiste, avec Karl Marx. Cependant, bien que son œuvre ait une vie propre, son nom restera toujours lié à celui de Marx, dont il a été le principal et le plus important promoteur. Sans Engels, le monde dans lequel nous vivons aurait peut-être été très différent. Engels est notre économiste notable de la semaine.
Biographie
Engels est né à Barmen, en Rhénanie du Nord (Allemagne), dans une famille de capitalistes propriétaires d’usines. Il fait ses études à Berlin, où il entre en contact avec les idées les plus radicales de son époque. Il est ensuite envoyé par sa famille à Manchester pour diriger l’entreprise familiale, dans l’espoir de l’éloigner de ses idéaux.
Engels a soutenu Marx financièrement et a travaillé avec lui sur certains ouvrages. C’est lui qui a fait découvrir à Karl Marx le mouvement ouvrier anglais et l’a encouragé à critiquer la théorie économique classique. Après la mort de Marx, Engels a publié et édité les deuxième et troisième volumes du Capital. Leader incontesté du socialisme, il fut également secrétaire de la Première Internationale et participa à la fondation de la Seconde Internationale.
Le Manifeste du Parti communiste
Il s’agit probablement de l’œuvre la plus connue d’Engels et de Marx. Ils l’ont écrit en 1848 au nom de la Ligue des communistes (fondée par Marx lui-même). Il s’agit d’une distillation de toutes leurs réflexions sur des questions philosophiques, économiques et politiques.
Le programme politique du Manifeste prévoyait le dépassement de la propriété privée des moyens de production et son transfert à l’État, qui cesserait d’être un « comité de direction des affaires ordinaires de la bourgeoisie » et deviendrait l’expression politique du prolétariat.
Le Manifeste nous a laissé quelques paragraphes à retenir, comme celui-ci :
Un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme. Les communistes […] déclarent ouvertement que leurs objectifs ne peuvent être atteints que par le renversement par la force de toutes les classes sociales existantes. Que les classes dirigeantes tremblent devant une révolution communiste. Les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. Travailleurs de tous les pays, unissez-vous !
Autres œuvres de Friedrich Engels
Engels commence à écrire dès son premier séjour à Manchester. Parmi ses ouvrages, citons La situation de la classe ouvrière en Angleterre en 1844, dans lequel il constate que la mortalité due à certaines maladies est plus élevée dans les villes qu’à la campagne. Ce livre est encore utilisé aujourd’hui pour décrire les conditions de vie de l’époque.
Engels a également écrit d’autres ouvrages notables, la plupart en collaboration avec Marx. Avec Marx, il a écrit L’idéologie allemande et La Sainte Famille, qui témoignent déjà de la forte idéologie des auteurs. Ces ouvrages datent de la période où l’économiste a séjourné à Paris, qui s’est achevée par une révolution en France.
Il retourne ensuite à Manchester, où il reprend son travail dans l’entreprise que sa famille possède en partie pour soutenir financièrement Marx. Il s’est ensuite installé à Londres avec Marx, où il est resté jusqu’à sa mort. À la fin de sa vie, il écrit L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État. Cet essai, très controversé à l’époque, a été achevé en 1888, après la mort de Marx en 1883.
L’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État est peut-être l’ouvrage le plus important d’Engels, qui est toujours utilisé en anthropologie. Partant des caractéristiques des communautés primitives, Engels affirme que les changements de productivité dus à la spécialisation du travail dans les communautés primitives ont donné lieu à des échanges et ont modifié la famille, le mariage et le régime social. Il ajoute que l’État est né pour être un instrument de la classe dominante. Avec la fin des classes sociales que le communisme allait instaurer, l’État, qui n’était rien d’autre qu’un instrument de répression, disparaîtrait inévitablement.
Friedrich Engels meurt en 1895, après avoir contribué à changer un monde qui ne sera plus jamais le même.