Poursuivant notre série sur les concepts économiques, nous allons aujourd’hui nous pencher sur les tenants et les aboutissants des sociétés d’investissement à capital variable (SICAV). Ces sociétés d’investissement constituent le véhicule le plus approprié pour canaliser nos investissements financiers, à condition que nous décidions d’en confier la gestion à des tiers.
Avant de commencer à décrire les SICAV elles-mêmes, il faut préciser que ces sociétés relèvent du champ d’application des organismes de placement collectif (OPC), de sorte que l’application des règles aux SICAV sera conforme à celle des OPC.
Structure et personnalité juridique des OPC
Un OPC est une société dotée ou non d’une personnalité juridique propre, en fonction du type exact d’investissements qu’il réalise et de la forme juridique qu’il choisit pour canaliser ses investissements. Les OPC sont régies par la loi 35/2003 sur les institutions d’investissement collectif.
L’objectif des OPC est le suivant :
Capter des fonds, des actifs ou des droits du public afin de les gérer et de les investir dans des actifs, des droits, des titres ou d’autres instruments, financiers ou non, à condition que le rendement de l’investisseur soit établi sur la base des résultats collectifs.
Comme on peut le constater, le ton collectif prévaut, étant donné que l’affectation des résultats se fait en commun, sans exception ni division des lignes d’investissement.
Cette règle trouve son origine dans diverses transpositions de directives européennes. Qu’est-ce que cela implique ? Cela signifie que leur existence est déterminée par Bruxelles et que nous avons deux options : soit nous les acceptons, soit nous quittons l’Europe. La première disposition européenne en la matière remonte à 1985, dans la directive 85/611/CEE, date à laquelle les AMG ont été introduites dans notre cadre juridique et sont actuellement maintenues dans un contexte harmonisé avec le reste de l’UE.
La gestion des organismes de placement collectif peut être confiée à une société de gestion d’organismes de placement collectif. Ces sociétés opèrent comme des sociétés anonymes, détenant la représentation, la gestion et toutes les tâches nécessaires à l’accomplissement de l’objet social pour lequel elles ont été constituées. Ce chiffre de gestion est obligatoire dans le cas des fonds d’investissement.
La classification des OPC est basée sur les actifs auxquels les investissements sont affectés, toujours en fonction de l’objet social. Au sein de ces classifications, on distingue les groupes suivants :
- Les OPC de nature financière, connues sous le nom de fonds d’investissement. Ces OPC n’ont pas de personnalité juridique propre et leur gestion est confiée à une entité de gestion qui ne peut pas participer aux investissements réalisés par le fonds.
- Les OPC à caractère financier qui ont la forme d’une société. Il s’agit des SICAV elles-mêmes.
- Les OPCVM non financiers qui investissent dans l’immobilier. L’objet social de ces institutions est l’investissement dans l’immobilier urbain destiné à la location.
- Autres OPC non financiers. Réglementés par des règlements, en fonction de l’objet social spécifique.
Comme le montre cette classification, une SICAV est un instrument d’investissement dans des actifs financiers, réglementé par la loi et doté d’une personnalité juridique propre, soutenue par la société anonyme dans laquelle elle a été créée.
Caractéristiques des SICAV
Une SICAV doit toujours répondre aux exigences suivantes :
- Le nombre minimum d’actionnaires doit être de 100.
- L’autorisation, l’enregistrement et le contrôle des SICAV sont supervisés par la CNMV.
- Le capital initial d’une SICAV doit être d’au moins 2 400 000 euros, entièrement souscrit et libéré.
- Les SICAV peuvent être créées en compartiments distincts ayant des objectifs d’investissement différents. S’il y a des compartiments, chacun d’eux doit avoir un minimum de 20 actionnaires et un capital de 480.000 euros, sans préjudice du respect des minima ci-dessus.
- La gestion de la SICAV peut être assurée par la société anonyme elle-même ou être confiée à une société de gestion.
- La SICAV peut effectuer des transactions sur ses propres actions sans devoir se conformer aux exigences imposées par la loi sur les sociétés.
La SICAV est le mécanisme de bonne gestion des investissements collectifs sur les marchés financiers et est conçue comme tel, mais son principal inconvénient est son régime fiscal.
Régime fiscal des SICAV
Les OPC peuvent bénéficier d’un régime fiscal différent de celui des autres sociétés, étant donné que la gestion des investissements dans le circuit financier est plus importante que la fiscalité proprement dite de ces véhicules d’investissement.
- Les SICAV peuvent être imposées au taux de 1 % sur les bénéfices obtenus à condition que le nombre minimum d’actionnaires soit de 100, comme les fonds d’investissement en ce qui concerne le nombre de détenteurs de parts.
- Dans le cas des sociétés d’investissement immobilier, plus de 50 % de leurs actifs doivent être constitués de biens immobiliers pour être imposés.
- Les sociétés d’investissement immobilier sont soumises au PFU, Prélèvement Forfaitaire Unique, au taux de 30 %. Cela comprend les prélèvements sociaux mais ne retire pas les abattements.
- Les sociétés d’investissement immobilier bénéficient d’une exonération des gains sur les 5 premières années.
En résumé, nous disposons d’un bon cadre juridique et fiscal pour canaliser les opérations d’investissement en actifs financiers. Bien entendu, ce cadre juridique ne génère pas d’avantages futurs pour l’imposition des participants dans leurs propres impôts.