Cette semaine, dans notre série sur les concepts économiques, nous examinons le niveau de vie, un concept qui a pris de l’importance lorsque l’Organisation des Nations unies (ONU) l’a intégré dans ses indicateurs statistiques pour comparer les pays du monde entier.
Le niveau de vie, par essence, est le bien-être auquel un individu, en tant que membre d’un groupe, aspire ou peut aspirer. À cette fin, nous nous intéressons non seulement aux biens matériels dont l’individu dispose au cours de sa vie, mais aussi aux biens et services publics fournis par l’État, en tant que gestionnaire de la circonscription administrative dans laquelle il réside.
L’État, dans son objectif d’assurer un bon niveau de vie à ses citoyens, devrait, du moins en théorie, veiller à ce que la qualité de vie, les opportunités et le bien-être des habitants d’un territoire augmentent au fil du temps. En veillant à ce que les écarts de revenus ne se creusent pas, c’est-à-dire en empêchant les riches de s’enrichir et les personnes disposant de moins de ressources de s’appauvrir.
Le niveau de vie et l’État-providence
Le niveau de vie a évolué au fur et à mesure de la mise en œuvre de l’État-providence dans différents pays. Dans ce processus, les besoins personnels des habitants d’un pays ont été couverts par l’État, qui est devenu un « parent » protecteur de ses concitoyens.
Dans cet ordre d’idées, la défense nationale est apparue très tôt, suivie par la fourniture d’infrastructures, de soins de santé, d’éducation, etc. Tous ces éléments constituent des moyens matériels et/ou immatériels qui permettent d’améliorer la qualité de vie et le plein épanouissement de l’homme.
Tous ces éléments constituent des moyens matériels et/ou immatériels qui permettent d’améliorer la qualité de vie et le plein épanouissement de l’homme. S’il existe dans un pays, ses citoyens auront la possibilité de se former et d’accéder au marché du travail avec des connaissances et une formation qui leur permettront, en théorie, d’accéder à un meilleur emploi et à une rémunération plus élevée. À cela s’ajoutent les avantages en termes de compétitivité pour le pays lui-même, ce qui renforcera le processus susmentionné.
Comment le niveau de vie est-il mesuré ?
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) établit différentes mesures pour évaluer le niveau de vie des habitants d’un territoire, dont les plus importantes sont les suivantes :
- L’indice de développement humain : il s’agit d’un indicateur social et statistique basé sur l’analyse de trois paramètres :
- Une vie longue et saine, mesurant l’espérance de vie à la naissance.
- Le niveau d’éducation, en étudiant le taux d’alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation dans les différentes étapes du système éducatif (primaire, secondaire et supérieur)
- La quantification d’un niveau de vie décent, mesuré en termes de produit intérieur brut (PIB), ou en termes de parité de pouvoir d’achat (PPA), en dollars américains, pour permettre les comparaisons.
- Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) : qui remplace depuis cette année l’indice de pauvreté humaine, et qui analyse la pondération de 10 aspects impliquant trois facettes importantes de l’être humain : l’éducation, les soins de santé et la qualité de vie.
- La disponibilité des services médicaux par habitant, comme approximation de l’accès de la population à ces services « de base ».
- L’approvisionnement en eau et la qualité de l’environnement, mesurés comme la disponibilité de ces ressources en qualité et en quantité suffisantes.
- Coefficient de Gini, pour mesurer les différences dans la répartition des richesses au sein d’un pays.
- Le produit intérieur brut (PIB), certains considèrent la production nationale comme l’un des indicateurs les plus importants, bien que si nous analysons les indicateurs précédents, nous pouvons comprendre qu’il présente de nombreuses lacunes.
Conclusions
Les indicateurs pour l’analyse du niveau de vie, bien qu’ils permettent une approximation de la situation des habitants de chaque pays dans le but d’établir des comparaisons, souffrent à mon avis de plusieurs problèmes tels que :
- Elle n’accorde pas l’importance nécessaire à la répartition des revenus, afin d’accorder une plus grande importance qualitative et quantitative aux pays dont l’objectif est la poursuite d’une répartition équitable des revenus et la minimisation des différences sociales.
- Elle ne tient pas compte des évaluations subjectives dérivées des différents systèmes culturels. Il s’agit d’une tâche complexe si l’on tient compte de l’objectif ultime des mesures susmentionnées, à savoir la comparaison internationale des pays.
Il est également important d’ajouter que cette année, avec la contribution importante du 20e rapport mondial sur le développement humain de l’Université d’Oxford et la matérialisation des objectifs du Millénaire pour le développement, beaucoup de choses ont été accomplies. Le niveau de vie, tel qu’il est mesuré, nous enseigne que pour évaluer le niveau de développement d’un pays, il ne faut pas seulement considérer son aspect économique, mais aussi d’autres aspects sociodémographiques, afin d’obtenir une analyse beaucoup plus complète.