La facture d’électricité est plus chère que jamais, même avec les réductions d’impôts du gouvernement. C’est donc le bon moment pour envisager d’autres solutions afin de réduire la facture. L’une d’entre elles a traversé l’esprit de beaucoup d’entre nous : l’installation de panneaux solaires.
Les panneaux solaires permettent en effet de réduire la facture d’électricité : ils produisent de l’énergie qui est consommée en premier lieu, au lieu de l’énergie qui provient du réseau. Mais cette énergie n’est pas gratuite : les panneaux ont un coût qu’il faut amortir et il est donc nécessaire de réaliser une étude de rentabilité.
Conditions pour l’installation de panneaux solaires
La première condition importante pour pouvoir installer des panneaux solaires est d’être propriétaire d’une maison individuelle. Il est vrai que, selon la législation française, les panneaux solaires sont autorisés dans les habitations collectives, mais les exigences sont plus complexes, car l’énergie produite doit être distribuée et toutes les habitations n’ont pas les mêmes besoins énergétiques, même dans les habitations d’un même pâté de maisons.
En outre, pour réaliser ce type d’installation collective, les voisins doivent se mettre d’accord, ce qui peut poser problème (quiconque a assisté à une réunion d’une communauté de voisins sait à quel point c’est compliqué).
Par conséquent, la principale condition pour l’installation de panneaux solaires est de disposer d’une maison individuelle. Et nous allons supposer que l’installation se fait sans batteries, car l’amortissement des panneaux solaires avec batteries est beaucoup plus long (bien que cela puisse être une option intéressante pour les maisons isolées hors réseau ou les résidences secondaires avec une utilisation sporadique).
Facteurs remédiables
Il y a quelques éléments à prendre en compte lors de l’installation de panneaux solaires, car toutes les habitations ne disposent pas des conditions adéquates pour produire de l’électricité correctement. Certains facteurs peuvent être corrigés, d’autres non.
La première condition est l’orientation du toit. En France, les panneaux devraient idéalement être orientés vers le sud, bien que l’azimut vers le sud puisse varier légèrement en fonction de la ville.
La deuxième condition est l’inclinaison des panneaux, qui doivent avoir une inclinaison d’environ 35° par rapport à l’horizontale, mais cela dépend également de l’endroit où l’on se trouve en France.
Il est possible de remédier à ces deux conditions, par exemple avec des structures sur le toit, qui peuvent être plus ou moins encombrantes. L’impact n’est pas forcément très important si l’orientation varie de quelques degrés, mais si, par exemple, la seule orientation disponible est le nord, ce n’est pas une très bonne idée d’installer des panneaux.
Facteurs auxquels il est difficile de remédier
Il existe d’autres conditions difficiles à surmonter. L’une d’entre elles est le climat : il n’est pas possible d’installer des panneaux solaires à Lille de la même manière qu’à Toulon. La production annuelle sera sérieusement affectée par les jours de pluie.
Un autre problème est celui des ombres sur les panneaux. Une petite ombre sur l’un des panneaux peut réduire considérablement la production. Si le toit est affecté par des ombres provenant d’autres bâtiments ou de cheminées, la production sera fortement réduite et la viabilité de l’installation pourrait en être affectée.
Comment calculer la production d’énergie d’un panneau solaire ?
Des outils en ligne sont disponibles pour calculer la capacité de production d’un toit. L’un des outils les plus recommandés est le service géographique photovoltaïque officiel de l’Union européenne https://re.jrc.ec.europa.eu/pvg_tools/en/#PVP. Il suffit d’entrer le nom de la ville pour que le service calcule automatiquement la production en kWh par an d’une installation solaire de kWp, en indiquant également l’inclinaison et l’azimut optimaux.
Sélectionnez votre ville sur la carte et cliquez sur le bouton pour calculer automatiquement l’inclinaison et l’azimut.
A titre d’exemple, nous avons choisi Lyon, dont l’incidence solaire est plutôt normal pour la France. Selon les calculs, une installation solaire d’une puissance de 1 kWc produirait environ 1 263 kWh par an, à condition que l’inclinaison soit de 35° et l’azimut de 0°.
Si, en raison des conditions de la maison, les panneaux devaient être installés face au nord, la production tomberait à 639 kWh par an, soit presque la moitié. L’orientation est donc fondamentale pour la production.
Rentabilité des panneaux solaires
Le facteur déterminant pour l’installation de panneaux solaires est la rentabilité du système. Il est donc nécessaire d’estimer le coût de l’installation et les économies d’énergie (et d’argent) qu’elle permettra de réaliser. Pour ce faire, nous avons créé un fichier excel qui nous permet d’effectuer quelques calculs.
La première chose à faire pour pouvoir jouer avec excel est d’utiliser l’outil en ligne mentionné ci-dessus, pour déterminer la production solaire dans notre emplacement, et vérifier si l’orientation et l’inclinaison optimales peuvent être respectées. Si ce n’est pas le cas, nous devons modifier ces valeurs par des données réalistes et recalculer la production solaire dans ces conditions.
Pour calculer la rentabilité, certaines hypothèses doivent être formulées, telles que le coût de l’installation, l’existence ou non d’une subvention pour l’installation et l’utilisation de la production. Dans les trois cas, nous fournissons des données indicatives, mais celles-ci peuvent varier.
La question de l’utilisation mérite d’être commentée. Il faut savoir que si la production instantanée n’est pas consommée, elle est injectée dans le réseau et le fournisseur nous rémunère à un prix inférieur à l’énergie que nous consommons (vous pouvez voir les prix réglementés, mais ils se situent normalement entre 5 et 10 centimes d’euro). En aucun cas nous ne serons compensés au-delà de la consommation du mois (c’est-à-dire que si un mois nous injectons plus d’énergie dans le réseau que nous n’en consommons, la facture ne sera pas négative, simplement le coût de l’énergie sera nul, et non négatif, et en plus tous les coûts fixes seront facturés).
Selon Kelwatt, la consommation d’électricité des ménages pendant la journée est de 40 % de la consommation totale, et donc l’utilisation maximale pourrait être de 40 % (un peu plus si l’on tient compte de la compensation pour l’injection dans le réseau, mais il faut aussi tenir compte du fait qu’il est très improbable que tout ce qui est produit soit toujours consommé). Il est donc réaliste de placer 30 à 40 % dans le domaine de l’utilisation.
Enfin, il est important de déterminer le prix de l’énergie achetée au réseau (en euros par kWh). Il y a quelques mois, un prix de 0,15 euro aurait pu être correct, alors qu’aujourd’hui, un prix de 0,20 euro serait plus logique, car les prix de l’électricité ont beaucoup augmenté. Il n’est pas non plus possible de faire un calcul très précis car le prix change toutes les heures (et la production solaire aussi).
Exemples de rentabilité
En continuant avec l’exemple de Lyon, on peut voir que pour un prix d’installation typique (2500 euros par kWp) et avec une subvention de 40% sur l’installation (c’est ce que le gouvernement a promis) l’amortissement prendrait 15 ans (ou ce qui revient au même, une rentabilité de 6,7%).
Si, en revanche, des panneaux solaires sont installés au même endroit, face au nord, avec une production beaucoup plus faible, la rentabilité chute à 3,4 % et un amortissement de presque 30 ans, ce qui est un problème car les installations solaires ont tendance à durer moins longtemps.
Un cas beaucoup plus favorable est celui d’une installation à Marseille avec une orientation optimale. Dans ce cas, le rendement est de 8,5 % et l’amortissement est de moins de 12 ans.
Beaucoup d’inconnues
Cet exercice nous montre que l’installation de panneaux solaires peut réduire la facture d’électricité, mais qu’en fonction des coûts et de certaines conditions de l’installation, la rentabilité peut être suffisante ou non.
La construction de ces installations implique également de nombreux actes de foi. Il y a des inconnues telles que le prix de l’électricité (bien que les prévisions indiquent qu’il restera élevé pendant un certain temps, ce qui favorise la rentabilité), les subventions disponibles (qui semblent importantes, mais il reste à voir si quelqu’un peut les demander) et l’utilisation réelle qui sera faite de l’énergie produite.
Avec la baisse des coûts des installations et les subventions qui seront disponibles, il est conseillé de faire les comptes avant de se lancer dans ce type d’installation. Nous espérons que l’excel que nous avons préparé vous sera utile.