comment-changer-assurance-emprunteur

Le changement d’assurance emprunteur représente une opportunité pour les propriétaires de réduire le coût global de leur prêt immobilier.

Cette possibilité, longtemps limitée, s’est progressivement élargie grâce à plusieurs réformes législatives.

Aujourd’hui, les emprunteurs disposent d’une plus grande liberté pour choisir et modifier leur contrat d’assurance tout au long de la durée de leur prêt.

Comprendre les étapes et les conditions de ce processus permet aux emprunteurs de prendre des décisions éclairées concernant leur assurance de prêt.

L’évolution de la législation sur le changement d’assurance emprunteur

La loi Lagarde de 2010

La loi Lagarde, entrée en vigueur en 2010, a marqué le début de la libéralisation du marché de l’assurance emprunteur. Elle a permis aux emprunteurs de choisir une assurance externe à leur banque lors de la souscription du prêt.

Cette loi a introduit le principe de délégation d’assurance, ouvrant la voie à une concurrence accrue sur le marché.

La loi Hamon de 2014

En 2014, la loi Hamon a étendu les droits des emprunteurs en leur permettant de changer d’assurance pendant la première année suivant la signature du prêt. Cette mesure a renforcé la possibilité pour les emprunteurs de comparer et de choisir des offres plus avantageuses.

La loi Hamon a également imposé aux banques de motiver tout refus de substitution d’assurance.

L’amendement Bourquin de 2018

L’amendement Bourquin, entré en vigueur en 2018, a encore élargi les possibilités de changement d’assurance. Il a instauré le droit de résilier son assurance emprunteur chaque année à la date anniversaire du contrat.

Cette mesure a permis aux emprunteurs de bénéficier de conditions plus avantageuses tout au long de la durée de leur prêt.

Les conditions pour changer d’assurance en cours de contrat depuis la loi Lemoine

La résiliation à tout moment

La loi Lemoine, adoptée en 2022, a introduit la possibilité de résilier son assurance emprunteur à tout moment, sans frais. Cette mesure s’applique à tous les contrats, qu’ils soient nouveaux ou en cours.

Les emprunteurs ne sont plus tenus d’attendre la date anniversaire de leur contrat pour effectuer un changement.

L’équivalence des garanties

Le nouveau contrat d’assurance doit offrir des garanties équivalentes à celles du contrat initial. Les banques évaluent cette équivalence selon des critères définis par la loi.

Voici un tableau récapitulatif des principales garanties à considérer :

GarantieDescription
DécèsRemboursement du capital restant dû en cas de décès de l’assuré
Invalidité permanente totalePrise en charge des échéances en cas d’invalidité totale
Incapacité temporaire de travailPaiement des mensualités en cas d’arrêt de travail prolongé
Perte d’emploiCouverture optionnelle des échéances en cas de chômage

L’information annuelle obligatoire

Les assureurs ont l’obligation d’informer leurs clients chaque année de leur droit à résiliation. Cette information doit inclure les modalités de résiliation et les délais à respecter.

Cette mesure vise à garantir que les emprunteurs sont pleinement conscients de leurs droits en matière de changement d’assurance.

La procédure à suivre pour effectuer un changement d’assurance emprunteur

Étape 1 : Comparer les offres d’assurance

L’emprunteur commence par comparer différentes offres d’assurance emprunteur disponibles sur le marché. Il évalue les garanties proposées et les tarifs associés.

Cette étape permet d’identifier un contrat potentiellement plus avantageux que l’assurance actuelle.

Étape 2 : Demander une délégation d’assurance

Une fois le nouveau contrat choisi, l’emprunteur demande une délégation d’assurance auprès du nouvel assureur. Ce dernier fournit un dossier complet comprenant les conditions du contrat et une attestation d’assurance.

L’emprunteur transmet ensuite ce dossier à sa banque pour examen.

Étape 3 : Notifier la résiliation à l’assureur actuel

L’emprunteur informe son assureur actuel de sa décision de résilier le contrat. Cette notification peut se faire par lettre simple, par voie électronique ou par tout autre moyen prévu au contrat.

Il n’est plus nécessaire d’envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception.

Étape 4 : Attendre la réponse de la banque

La banque dispose de 10 jours ouvrés pour accepter ou refuser la nouvelle assurance. En cas d’acceptation, elle doit émettre un avenant au contrat de prêt dans un délai de 10 jours ouvrés supplémentaires.

Cet avenant précise les nouvelles conditions du prêt, notamment le nouveau taux effectif global intégrant le coût de la nouvelle assurance.

Les recours possibles en cas de refus de substitution par la banque

Demander une justification détaillée

En cas de refus, la banque doit fournir une justification détaillée de sa décision. L’emprunteur a le droit de demander des explications précises sur les motifs du refus.

Cette justification doit indiquer les garanties manquantes ou insuffisantes dans le nouveau contrat proposé.

Contacter le médiateur bancaire

Si l’emprunteur estime que le refus est injustifié, il peut saisir le médiateur bancaire. Ce dernier examine le dossier de manière impartiale et propose une solution amiable.

La médiation est gratuite et peut permettre de résoudre le litige sans recourir à une procédure judiciaire.

Saisir l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR)

L’ACPR, organisme de supervision des banques et des assurances, peut être saisie en cas de non-respect des règles par l’établissement bancaire. Elle examine les pratiques de la banque et peut prendre des mesures si nécessaire.

Voici les étapes pour saisir l’ACPR :

  • Rédiger un courrier détaillant la situation
  • Joindre les pièces justificatives pertinentes
  • Envoyer le dossier à l’adresse de l’ACPR
  • Attendre la réponse et les éventuelles actions de l’autorité

Engager une action en justice

En dernier recours, l’emprunteur peut envisager une action en justice. Cette démarche implique de saisir le tribunal compétent pour contester la décision de la banque.

Il est recommandé de consulter un avocat spécialisé avant d’entamer une procédure judiciaire, qui peut s’avérer longue et coûteuse.

Leave a Reply

Your email address will not be published.